Artiste cherche mourant pour l’exposer..qui va oser ? L’artiste
Georg Schneider a l’intention de défier encore plus loin les critères
de la dignité humaine, en exposant une personne en train de mourir de
façon naturelle dans une salle du musée Haus Lange de Krefeld, en
Allemagne. « Un artiste peut apporter sa contribution en construisant
des lieux humains pour la mort où les gens peuvent mourir dans la
dignité » a-t-il expliqué. Mourir dignement ? Cela n’est-il pas
également le slogan de l’association genevoise Exit ADMD, Association
pour le Droit de Mourir dans la Dignité? Quelle proposition de
choix tente cet artiste! |
|
Où
peut se trouver la notion de dignité, lorsqu’un être est condamné par
la vie à s’éteindre pour l’éternité ? En cas d’acharnement
thérapeutique sur une personne en fin de vie, le terme de dignité est
adapté. Lorsqu’une personne n’a plus goût à la vie au point de vouloir
disparaître, seule ou assistée, on peut trouver un sens à la dignité.
Toutefois, mourir en public est une toute autre affaire ! Dans un acte
héroïque ou fanatique, la notion de dignité prend effectivement toute
sa valeur, mais lorsqu’une personne est condamnée par la vie, ne
s’agit-il pas plutôt d’une terrible leçon d’humilité ?
Schneider
ne recherche pas des fanatiques ou des héros..il recherche celui qui
est condamné, veut-il justement utiliser cette humilité et la soumettre
aux yeux d’un public interpellé ? Qui va oser s’exposer dans sa
souffrance et son humilité ? Qui va oser regarder ce que tout être
d’instinct redoute de subir lui-même ? L’exposition va-t-elle être
autorisée si l’artiste trouve son sujet ? L’artiste Gunter von Hagens
avait déjà suscité un grand questionnement sur l’éthique d’exposer des
corps humains plastifiés, Guillermo Habacuc Vargas, artiste hondurien,
est actuellement sévèrement critiqué pour avoir exposé un chien
mourant, qu’elle sera l’issue de la démarche de Schneider ? Peut-on
tout admettre dans l’art et ses provocations ?
aja