Les élections d'hier ont un petit parfum d'exutoire de fumée. | Résultats des votations genevoises: est-ce la droite que sanctionne le peuple?
Les résultats officiels des élections sont disponibles en ligne: http://www.geneve.ch/elections/20070429/res_home.asp .
Ces
élections sont significatives et symboliques. Le peuple a voté et
conforté les représentants de gauche à la tête de la Ville. Et ce ne
sont pas tant les individus qui ont été poussés au pouvoir, mais les
électeurs ont encore une fois marqué leur désir d'avoir des
représentants qui défendent une idée humble et socialement un peu plus
concentrée sur les désirs d'une majorité de femmes et d'hommes qui
vivent leur quotidien au boût du lac: les classes pauvres et moyennes.
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Il serait difficile de ne pas voir par cette élection un refus du
peuple de céder au fantasme de la mégapole financière genevoise que
certains politiques et entrepreneurs genevois aimeraient tant.
Ce
n'est d'ailleurs peut être pas tant un projet politique de gauche qui a
été plébiscité, mais peut être plus un refus d'une politique de droite
qui tendrait à transformer Genève en un lupanar à entreprises
multinationales et à fortunes venant du monde entier en stimulant
certains pans de l'économie locale.
Par ce vote les genevois
nous rappellent que Genève n'est pas une place financière avant tout,
ville où le luxe et l'opulence doivent se sentir à la maison. Genève
est avant tout une cité de mixité où femmes et hommes aux cultures
multiples peuvent se côtoyer dans une relative harmonie que nombre nous
envient. C'est grâce à cela qu'elle a acquis sa puissance économique et
politique, pas l'inverse.
Une certaine droite semble avoir
oublié que ce n'est ni l'horlogerie, ni les banques, ni les
multinationales, ni les projets urbains et immobiliers grandioses de
tout poil qui font que la vie à Genève est et restera si douce. Genève
plaît au niveau international en raison des Genevois. Les Genevois qui
ont voté hier. Ces natifs ou ces originaires du monde entier venus à
Genève pour des raisons philosophiques et/ou sensuelles et qui ont
décidé d'y rester parce qu'ils s'y sentent bien, qu'ils aiment ses
échanges culturels quotidiens, et pour autre chose que simplement des
désirs ou entreprises mercantiles: pour participer à un projet humain
commun.
Et si on observe la crise actuelle du logement et le
positionnement de la place financière genevoise, ce n'est pas une
conclusion partisane, ni de droite, ni de gauche, mais ces résultats
mettent peut-être en avant le fait que Genève n'est plus à vendre et
doit modestement revenir à ses habitants.
ztr