A lire, à distribuer, et surtout ensuite réagissez en participant au débat (emailez-nous directement soit par PaysRomand, soit par Poinch.ch, nous transmettrons, ou directement à sarclo@hotmail.com ):
" LA BELLE SUISSE IDÉE
premier mail l’idée générale de ce mail : à l’occasion de LABEL SUISSE : • sonder l’opinion des acteurs suisses/romands de la musique et de la chanson concernant leur relation avec la radio, • fédérer les réactions. • Peut-être créer un blog qui puisse être la vitrine de ces réactions.
LABEL SUISSE offre 12'000 places gratuites aux spectateurs romands, pour aller voir des groupes non payés, pour la plus part, ou à peine défrayés. La radio a toujours pour politique de considérer la venue de musiciens dans ses murs comme un travail de promotion gracieux. Cette année, pour amplifier le rayonnement de son LABEL SUISSE, elle s’institue organisateur d’une sorte de festival.
Musique gratos… Y a-t-il de la bière gratos à la fête de la bière ? Comment allons-nous vendre les billets de nos prochains concerts si on s’habitue à l’idée de cette gratuité ? La radio a-t-elle la conviction qu’on ne vaut pas un clou, ni pour le cachet, ni à la caisse ? Est-elle dans son rôle à vouloir boucler la saison des festivals avec ce fourre-tout régional, est-ce valorisant ou dévalorisant ?
Lors de la dernière édition, on a eu 100 balles Simon Gerber et moi, Sarclo, initiateur de ce mail, déplacements compris pour une création. Qu’est-ce qui vous a été proposé, lors de cette édition ou de la précédente, qu’avez-vous accepté et/ou obtenu, et qu’en pensez-vous ? Cette année, on nous avait proposé pareil pour arranger du Gainsbourg… On était sur un autre chantier… Quand Schumacher prend des polonais à six francs cinquante de l’heure pour tenir les noisettes en quinconce dans sa villa, ça fait les manchettes… Est-ce qu’on est moins intéressants que les plâtriers ?
Je suis tout à fait conscient que la Radio Romande est un partenaire utile, et qu’elle nous facilite la tâche plus que ne le font les radios françaises ou privées. Elle est ouverte et regorge de journalistes sympathiques et de bonne volonté. Elle a néanmoins un cahier des charges, que lui vaut sa situation de monopole officiel et sa part des redevances, et qui lui fait obligation de soutenir la culture et les activités locales. Elle ne doit donc pas se targuer de cet effort, mais nous considérer comme des partenaires naturels et indispensables.
La chanson française est vivante en France où il y a des quotas de diffusion pour les radios. Idem au Québec. Notre travail ne mérite-t-il pas la création d’une « exception culturelle » ? La radio romande peine à admettre cette idée. De cette manière ils peuvent jouer les grands seigneurs quand ils nous font l’aumône de nous diffuser. Quand je fais trois chansons à Radio Canada, le cachet paie le charter Paris-Montréal-Paris. A Paris, quand on fait un direct à Radio France, on touche un chèque qui paie le TGV… Est-il normal qu’un passage à la Sallaz paie le bus Ouchy-la-Sallaz-Ouchy ? La table de mixage (toujours neuve) du studio 15 vaut 300'000 francs et la moquette est nickel… Les studios du monde entier se rouleraient par terre pour les micros qu’ils ont quasiment jeté… A Montréal les couloirs sont en lino élimés et les tables sont anciennes, mais ça marche.
La radio nous a sûrement préparé une belle affiche pour son événement phare, disant tout le mal qu’elle se donne pour nous, et je me demande ce qu’on pourrait taguer dessus comme réponse, quel communiqué on pourrait faire aux journaux, quelles suggestions à leurs directions (celle de la radio et celles des journaux) et aux autorités politiques… ?
JE VOUDRAIS QUE VOUS REAGISSIEZ DE MANIERE SPONTANEE A CE COURRIER, MAIS SI POSSIBLE AVEC QUELQUES CHIFFRES SUR CE QUE VOUS SAVEZ DES CONDITIONS DE PASSAGES DES UNS ET DES AUTRES À LABEL SUISSE. JE CONSTITUERAI UN DOCUMENT OU TOUTES LES RÉACTIONS ET RÉFLEXIONS SERONT CONSIGNÉES, MAIS NON SIGNÉES POUR NE GRILLER PERSONNE.
SI LE RÉSERVOIR EST PLEIN, ON FERA UN BLOG AUQUEL CHACUN POURRA RÉAGIR ET AINSI CRÉER UN DÉBAT, DE MANIÈRE À POUVOIR LE METTRE SUR LA PLACE PUBLIQUE.
Vos adresses sont en « blind copy » pour n’enquiquiner personne, mais si vous avez envie d’en disposer, je peux vous donner toutes les adresses que j’ai trouvées. Je suis également preneur pour celles dont vous pourriez disposer, et très heureux que vous transfériez ce mail à qui de droit…
Amitiés à tout le monde
sarclo
deuxième mail : J’avais une fan, elle s’est SUISSE IDEE
Piqûre de rappel après mon premier mail. J’ai eu 13 réponses pour 70 envois. J’en ai extrait des petits encarts (12) qui sont sur le document en attaché. Le 13ème était trop long et digressif pour être condensé. J’ai adjoint une signature à ces extraits lorsque ça m’était clairement suggéré. Quand j’aurai plus de réponses, on aura la matière pour faire un peu d’information et écrire à la radio.
J’ai trouvé les réponses tout à fait en phase avec ma perception. Probablement un peu parce que ceux qui pensent que je déconne n’ont pas envie de s’exprimer, idem pour ceux qui doivent considérer que je fais mon mariole.
Deux idées de plus me sont venues, à propos de notre partenariat avec la RSR : Premièrement je crois qu’ils ont beaucoup à gagner à nous mettre en valeur, parce que ça leur donne une bonne image, celle de faire leur travail et d’assumer leur situation. Label Suisse démontre qu’en plus ils le savent. Il faut juste les pousser à faire exactement la même chose • Souvent (c'est-à-dire 12 fois par an) • Correctement (c'est-à-dire en nous payant) • Et bon marché (c'est-à-dire au studio 15, sans monter tout un bordel) Deuxièmement Les droits que nous concédons lors d’enregistrements par la RSR sont discrétionnaires et hallucinants. Les disques qu’ils publient de Jean Villard « Gilles » sont une image de ce qu’ils pourraient faire si l’un d’entre nous leur semblait valoir quelque chose. Ils peuvent parfaitement faire une compil de leur Label Suisse. Avec le PTT sound qu’on leur connaît. J’aimerais bien avoir votre religion sur cette question, en particulier pour ceux qui auraient des notions de droit dans ce domaine.
Re-amitiés à tout le monde
Réflexion de mi parcours : On a maintenant 23 réponses, ce qui est formidable. Deux artistes m’ont demandé un peu de temps, ce qui est logique.
La question des quotas est un peu en sommeil semble-t-il et je n’était pas bien informé. Un intervenant travaillant à la RSR nous donne le lien : http://www.radiomisere.ch/index-f.htm où on peut voir que la radio est en liberté conditionnelle (je blague, ils sont juste condamnés avec sursis…) 2007 sera l’année ou un bilan sera tiré de ce qu’ils auront pu faire depuis 2004
A vos réflexions !....
On a une réaction d’artiste très amicale à l’égard de la RSR, et c’est celle de Pascal Rinaldi qui relève - s’il trouve qu’on a raison de secouer le cocotier - qu’il va à la radio avec plaisir. On est bien obligé de reconnaître que cette idée de plaisir n’a pas encore été beaucoup évoquée dans ce que j’ai reçu, et ça nous rappelle à un devoir : nous sommes musiciens, c’est un privilège, et nous devons faire un peu léger. Merci Rinaldoche.
On doit quand même relever que le plaisir de Pascal Rinaldi n’est pas inexplicable : • Il est le seul à ma connaissance a avoir été mandaté un moment pour faire une chanson par semaine à la radio, dans le cadre de l’émission de Thierry Romanens, exercice qui avait été pratiqué par « Gilles » dans les années 40 puis oublié par la radio… • Il est le seul dont Option Musique avait pensé à mettre le nom sur son affiche lors de la fête organisée lors de l’attribution d’une longueur d’ondes FM. Ces deux points seraient une piste pour la radio si elle se préoccupait de donner à plusieurs d’entre nous plus de plaisir à venir dans ses murs…
VOS REACTIONS (extraits . je n’ai pris que l’essentiel pour faire lisible de l’extérieur. Le dossier complet est à disposition de chacun)
Ne jamais faire/donner de spectacle gratuit ! : dévalorisant pour le public et pour l'Artiste. Ce qui est gratuit de vaut rien pour le public ( la musique aujourd'hui: gratuite!) . Le pompier de service est payé, pas l' Artiste ( vieille chanson ...).
Eviter à tout prix les ghettos! ( et pour cause...) : c.f. la musique suisse, la chanson romande etc... : on peut pas faire mieux!...
C'est un prétexte: on a fait ce qu'on a pu et on fait ce qu'on peut: une fois par an ( tous les 2 ans ?): ça permet d'éviter les quotas, seule solution ( c.f. la France: on rigole, mais il n'y aurait plus, ou si peu, de chanson, cinéma etc français ou en français sans l'exception culturelle et les quotas...).
Un éditeur lausannois
Je rogne-grogne aussi contre cet état d'esprit nul qui consiste à penser – et faire penser - que les musicos suisses sont une bande d'amateurs qui devraient déjà être bien contents de jouer où et quand on le leur dit. J'organise le xxx Festival, et justement, nous programmons des groupes suisses, et nous faisons l'effort d'être corrects: nous payons très décemment, accueillons bien, faisons un gros effort sur le son et la lumière (je me passe un peu la pommade, mais c'est vrai). Et je peux te dire que je me suis pris de bonnes petites claques en regardant entre autres Casagrande, Camp, Lole... Des groupes qui n'ont RIEN à envier à leurs "concurrents" anglo-saxons (ou français), sauf peut-être la Machine commerciale... et le respect du public et des organisateurs.
Un organisateur de festival
Salut Sarcolet ! Et bravo ! Je signe, bien sûr, et tu peux mettre mon nom. Attention, il faut faire la distinction tout de même entre Option Musique, sur laquelle nous passons, et La Première, sur laquelle nous sommes – de fait – censurés. Quant à mon dernier cachet... il doit remonter à la dernière édition de Label Suisse, le même que toi. A part ça, il y a longtemps que je serais mort d’inanition si j’avais dû compter sur les sous de la Radio. La bise ! Bubu
Un chanteur romand
Ben oui je suis de ceux qui se sont toujours fâchés quand on nous a pris pour faire la chèvre, à la chasse au public. La radio n'a rien inventé et c'est toujours aussi mariole. Le problème qui se pose, c'est que si d'aucuns y vont, c'est qu'ils y trouvent -à court terme- un intérêt. Si chacun prenait sur soi de ne pas participer à un spectacle qui ne lui rapporte rien, ou pas assez, on n'aurait pas ces soucis. C'est toujours et partout le même mécanisme. Et donc le besoin de rappeler les gros mots... la solidarité, l'entente. Dans le cas présent je trouve qu'il y a surtout du mépris pour les organisateurs de spectacles romands. Parce qu'offrir - gratuitement - 12000 places à un public tout content. C'est enlever à peu près autant de spectateurs aux salles qui offrent un programme à l'année... en les habituant, en plus, à penser qu'un spectacle ça doit être donné. Comment réagir ? Que faire ? Se grouper pour essayer d'obtenir des contreparties. Peut-être pas de l'argent, mais des quotas de passage sur l'année, pour compenser le manque à gagner direct ? Claude Ogiz
http://www.claudeogiz.ch http://www.dianima.net
PS Je ne trouve pas que ce soit une bonne idée de jouer l'anonymat. Chacun doit assumer ses positions. Et les risques qui vont avec.
Un autre chanteur romand
BRAVO !! Je te soutiens et suis ENTIEREMENT d'accord avec toi sur tous les points. la RSR ne fait que suivre cette mouvance débile héritée des clubs qui, comme ils n'ont que l'embarras du choix (médiocre très souvent) font venir des musiciens et des petits groupes pour un sandwich et le "privilège" d'une carte de membre...
1. La Radio a des devoirs en tant que radio d'état mais s'en souvient- elle seulement ? 2. Quand on déplace des musiciens il est normal de les défrayer correctement où que ce soit 3. Stop au délire du "matos-dernier-cri" qui ne sert à rien si non l'égo des ingénieurs qui l'utilisent
Un autre chanteur romand
Le temps me manque, malheureusement, pour te répondre sur le fond, mais sache qu’une des seules maisons d’édition viable financièrement en Romandie te soutient dans ces vastes revendications. Bien souvent, j’ai pesté, protesté, à devoir payer le billet de train ou d’essence de mes groupes lorsqu’ils avaient bénéficié d’une gracieuse invitation à la Rue du Temple. C’est dingue, injuste, mais malheureusement, et je peux en attester, le même constat pour tous les groupes.
Je discutais, cet été, avec Gérard Tschopp et, l’interrogeant sur cette question, il me répondit très naturellement : « les musiciens romands devraient déjà être contents qu’on organise ce festival, je ne connais pas beaucoup de radios qui le font… » fin de citation…
un directeur artistique romand
Ma relation avec la RSR se résume à une expérience . . . et voilà comment ça s’est passé: je suis passé à Radio Paradiso ( avec Bertrand Belin et Amélie-Les Crayons ), après trois questions insipides ( comme mes chansons ? ) et le passage d'un titre, on m’a gentiment remercié . . . j'ai demandé si ma chanson serait rediffusée . . . la réponse, gênée, fut " ce sont les programmateurs qui décident mais ça m’étonnerait . . . ", en gros: J'ai fait ma part du boulot, j'ai aidé à la promotion d'un artiste local . . . maintenant il faut nous laisser entre gens sérieux . . . Il est évident que la Suisse a un problème avec ses artistes. Et pour la promotion, on atteint le degré zéro . . .
Un chanteur romand
Salut Sarclo,
Merci pour cette réaction.
Après en avoir longuement discuté, nous pensons en effet qu'une série de réponses seraient les bienvenues pour éclairer cette situation où nous nous retrouvons finalement quasi employés au noir par un organisme d'état :
1) Quel est le montant minimal versé à chaque musicien pour sa prestation et sur quels critères ?
2) Comment faire pour obtenir une fiche de salaire en règle dans ce cadre ?
Nous pensons que l'obtention de ces réponses suffiraient responsabiliser les uns et les autres afin que cette manifestation reste une fête réussie et valorisante pour tous.
Peut-être pourrions-nous signer une missive commune pour poser ouvertement ces questions dans l'objectif d'obtenir gain de cause et au moins d'ouvrir le débat.
Un autre chanteur romand
Cher Sarclo,
Je suis bien d'accord avec ce constat. Je le preindrais même encore plus sombre. Toujours avec des nuances, mais définitivement plus sombre pour les artistes émergents.
Les réalisateurs, producteurs de cinéma ont le GRAP... et nous. Pour les salles, les différents réseaux qu'ils soient rock ou chanson. Pour les artistes, soit la fcma, soit Trock... Mais par les artistes ou dans mon cas éditeur ??
En clair, si la radio (ou les radios), les organes de presse peuvent faire aisément ce qu'ils font une part de la responsabilité me semble-t-il, vient de l'inorganisation intercantonale des musiciens ... et de la non-création d'espace d'échange par dessus les frontières des subventionneurs !!!
Je serais vraiment ravi si ce mail d'étincelle mettait le feu aux poudres de l'organisation durable des acteurs romands... ou helvétiques...
Un éditeur romand
Salut Sarclo,
T’as raison de râler faut pas se faire bouffer par ceux qui s’en foutent plein les poches. Effectivement je trouve l’idée « Label Suisse » très sympa et original. Et enfin on diffuse des artistes du coin qui en ont grandement besoin. Car on le sait « bien vivre de la musique en Suisse », ou plutôt « vivre de la musique », est un long parcours du combattant. Alors à la RSR, je leur dirais : merci pour la promo mais ne nous prenez pas pour des bobos . Il est vrai que je me pose la question de savoir ou passe la somme de Fr. 288'000.--- budgété pour cette année avec des sponsors qui ne savent plus quoi faire de leur fric. Continue d’en parler, parce que le pognon va toujours aux mêmes, le copinage y’en a marre ! Vive l’égalité de traitement et la reconnaissance des nombreux artistes qui se battent pour être reconnus.
Un organisateur de concert
Hello Sarclo,
C'est bien, ta démarche. Tu vois, moi je n'ai pas pensé à m'annoncer pour Label Suisse (il faut dire qu'il n'y a eu aucune pub) et ils n'ont pas pensé à moi. Alors pour commencer, je serais déjà content si j'avais le privilège d'être parmi les artistes qui comptent en Suisse romande. Mais si j'y étais, alors oui, je partagerais ton avis. On sait très bien que les artistes vivent maintenant de leurs concerts plus que de leurs disques (internet oblige). C'est pour cela que les prix des billets ont pris l'ascenseur. Alors en effet, la RSR casse le marché (ça y est, voilà que je parle comme un banquier). En dehors de mon activité de chanteur, je suis aussi rédacteur de la Revue xxx. Ce que je te propose, c'est d'écrire un texte comme celui de ton message, mais peut-être avec plus de détails, ou alors de me faire parvenir des réponses que tu auras reçues à ton message, et on en fait un article pour la revue. Dis-moi ce que tu en penses.
Un musicien journaliste romand
Un pote, dans le même genre d’idée, a signé un article dans le 24 heures sur les " tremplins " de plus en plus nombreux lors de festival. Il prenait l'exemple de Montreux qui invite les artistes suisses à se produire en off. Les conditions sont abominables, parait-il, mais le Festival s'en tire à bon compte, la conscience tranquille : Il y a des artistes suisses à Montreux. Tout ça ne m'empêche pas de me produire ( d'écrire et de dormir aussi ) mais hors des circuits la plupart du temps. Des conditions souvent désagréables, des cachets au chapeau ou au lance-pierre . . . La gratuité des concerts dans mon cas est une habitude . . . Vous avez peut-être connu ça à vos débuts . . . Difficile malheureusement d'être exigeant sous peine de ne jouer nulle part si ce n'est dans sa piaule !
Alors, que faire ? Demander la création d’un statut d’intermittent ? Imposer à la RSR des quotas ? Exiger un Cachet Minimum ? Réclamer des aides qui ne soient pas attribuées qu’à ceux qui ont déjà un label, un contrat ? Je suis de votre côté, c’est clair, et je me sens concerné, mais j’ai bien peur que ma voix ne compte pas beaucoup vu ma situation et ma place dans le milieu cultureux.
Un autre chanteur romand
Si on calcule le prix d'une adaptation de Gainsbar et représentation on peut dire: Adaptation (1service) 250.- par pers. Répètition (1service) 250.- par pers. Représentation (1service) 250.- par pers. Chacun peut faire son petit calcul. Mais se sont des prix professionnels, ce qui n'est pas forcément le cas de tous. Pour notre part nous recevons chacun 100.- par pers.
Un autre chanteur romand Souvent diffusé par France inter Accompagné par un immense professionnel (commentaire de la réd.)
Ce n'est pas la première fois que les antennes de la SSR font dans ce style, on avait déjà eu une altercation avec Couleur3 il y a environ un an sur l'utilisation d'oeuvres de musiciens non défrayés pour enrichir le secteur privé (les archives sont sur http://paysromand.ch/tribune/20050829lundi/ ). Cette discussion polémique a visiblement finalement débouché sur l'arrêt de l'accord SSR-MadeInMusic et la création du nouveau portail de la radio www.mx3.ch qu'ils vont inaugurer et probablement mettre en avant dans les semaines qui viennent comme à nouveau une fantastique opportunité que la SSR offre à tous les musiciens qui rêvent d'être des stars (et en les tutoyant en plus, mais bon, un musicien actuel ne peut-être que jeune et insouciant visiblement).
A nouveau, les musiciens indépendants se voient offrir là une super occasion d'offrir leur musique gratuitement pour les beaux yeux de radios qui ont des moyens financiers conséquents.
Un musicien-journaliste romand
Il va sans dire qu'avec tout ce qu'il se passe en ce moment, entre Label Suisse qui se gargarise 1 fois par an avec son idée trop "sympalocaletuvois" et qui du coup, peu passer le reste de l'année à ne rien faire (ou passer toujours les mêmes?) parce que bon, et couleur3 qui s'associe avec le Sieur Barut (ex Made in Music, nouveau europamp3.org) et poposer des MP3 cards, QUE LE MUSICIEN DOIT ACHETER!!! S'il veut pouvoir faire sa promotion via ce système ré-vo-lu-tion-naire les gars!! (tu rebois quelque chose?).... Bref, on est fâché à Poinch, très.
Je ne vais pas faire le trop frustré, mais voilà qu'on est depuis 2000 sur ce projet, viable, gratuit, simple, bénévole etc.... Qu'on a tenté des liens avec les radios du coin, couleur3, radio-lac, et même Made in Music, qu'on a tenté de trouver un peu de ronds (subventions... Dossiers à la pelle... Appels, rappels...) pour agrandir ce projet, qui fonctionne et que les gens aiment... Rien de rien... (allez... Un passage TSR, Léman Bleu et Tribune... Merci à eux.) Sinon, rien... Le vrai soutien à la culture, on s'asseoit dessus. C'est propre. (tu es sûr que tu ne rebois pas un truc?).
Du coup, de voir émerger, aujourd'hui, tout un tas de faux semblants nous tarabiscote un peu; ces vitrines sont dangereuses (tu le dis toi même) parce que, pour l'auditeur lambda, on ne peut douter de leur bon vouloir et de se dire "ça y est! Ils s'occupent de nos artistes!!"..... Mais de quelle façon.... Fâchés, on est, j'te dis. On ne se méfie pas des institutions, du coup elles en profitent pour se donner bonne conscience.
Un autre musicien-journaliste romand
Bonjour Sarclo, je suis heureux de votre démarche....j'ai d'ailleurs décliné l'invitation (inscription) a ce que j'appelle du remplissage ou une manière de ce donner bonne conscience. de se dire on a fait quelques choses pour ces petits musiciens y méritent bien ça non.... Alors a quand les clubs les salles de concerts les radios et l'état vont-elles prendre des dispositions comme au canada ou la france afin de protéger le travail des musiciens. protéger la langue française ou les langues nationales? Voilà j'ai beaucoup à me battre pour faire vivre ma famille et donc pas trop d'énergie à consacrer à défendre mes droits mais j'y pense bonne chance. A tout bientôt
Un autre musicien romand
Salut Sarclo,
Quand j'entends quotidiennement la publicité pour Label Suisse, je me dis : c'est bien, la radio engage les Artistes du cru pour faire une grande fête. Par contre, je me dis aussi que j'aurais bien voulu y participer mais malheureusement je n'ai pas eu vent radiophoniquement de l'événement ou alors mes oreilles étaient distraites durant l'été et que c'est bien fait pour moi. Chaque fois que j'enregistre un nouvel album, je me dis : cette fois-ci, c'est bon, ça sonne bien pour que ça passe à la radio.......... Je suis complètement d'accord avec toi et soutiens ta réaction "Suisse Idée". Chanter pour une Radio d'Etat à des conditions pareilles c'est un peu brader son travail...
Un chanteur romand qui tourne depuis 15 ans avec le même matos
Coucou, bon j'ai eu un peu de temps pour lire tout ça... ce qui me frappe c'est que nous avons quelque part tous l'impression de faire du "service" plutôt que d'être acteurs de la "culture". Or, le service, c'est la radio qui doit le faire en diffusant la culture! La musique, il y en a partout! pas un recoin de chiottes publiques qui ne dispose de son haut parleur... Le marché est énorme, les acteurs et les gens qui vivent autour de la musique sont très nombreux. Cependant, c'est NOUS les chefs d'entreprise : sans nous, pas de pain pour les métiers du son, de l'édition, de la production....etc. Alors pour moi la première chose c'est d'avoir ça bien présent à l'esprit. Concrètement : ne pas se brader pour des cachets honteux, la culture et les milieux des médias ont au moins autant besoin de nous que le contraire. Sarclo, moi je pense qu'il faudrait REDIGER UNE CONVENTION, par le biais d'une association à créer ou existante (le chant laboureur??), contenant des articles à faire respecter, une charte entre les milieux audiovisuels et les artistes, avec des accords par lesquels se régiraient les relations entre les deux parties dans un but de QUALITE et d'honnêteté. Je pense que nous ne manquerions pas d'adhérents, y compris dans le milieu même de la radio! Les voix isolées ne se font pas entendre, créons un cadre dans lequel elles puissent s'exprimer (d'dieu!!) vouâla.
Une chanteuse romande
Salut Sarclo!
On a participé à Label Suisse l'an dernier, dans la compil des inédits de Paradiso et son vernissage événement avec son studio 15 ultra bondé et ses 18 groupes non payés non défrayés. Ces événements promotionnels sont certainement de l'arnaque totale pour les gens qui ont un nom comme toi. Pour les groupes aux noms plus obscurs, comme nous, c'est tout aussi dégueulasse mais par contre, ça semble mettre en confiance les salles de concerts qui ont l'impression "qu'on en est", qu'on ne sort pas de nulle part. ça + les passages radios d'un titre, ça fait raisonner et ça légitime un nom inconnu, ce qui nous permet de tourner un peu plus.
Ceci pourrait expliquer le manque de "solidarité" des musiciens qui participent à Label Suisse (cf un des commentaires des 12 que tu as relevés).
N'empêche que tu as entièrement raison pour l'absurdité de la gratuité et l'escroquerie de la cession des droits.
On dirait que tout ça tient par le délicieux jeux du pouvoir et son merveilleux chantage tacite...
Un trio à trois nationalités par hasard basé à Lausanne
Salut SArclo,
je pense qu'une lettre toute simple suffirait. envoyée tant à la rsr qu'aux responsables marketing et communication des différents sponsors, elle aura plus d'impact qu'un blog et prendrait moins de temps. les sponsors sont très soucieux de leur image et s'impliqueraient certainement davantage pour soutenir les artistes si ces derniers les informent de leurs conditions de travail.La rédiger sans jugements, sans revendications agressives, et juste avec les faits:
leur dire qui sont les artistes de ce festival et préciser leur cachets. cela leur montrera qu'ils gagnent des montants misérables (pour ceux qui ont un cachet...c'est plutot un défraiement!!!)leur dire aussi qu'ils comprennent l'importance de la gratuité de la culture, afin qu'elle ne soit pas réservée à une élite, mais que sans artistes, il n'y a pas de culture, par contre il faut que tous les artistes soient d'accord de dévoiler leurs cachets et jouent le jeu.
Salut Sarclo, c'est clair qu'il en faut des comme toi, même si je ne suis pas toujours en phase quant à la manière de procéder. Mais secouer le panier, c'est bien. Personnellement je considère la Radio romande comme une alliée et qui me le rend pas trop mal en diffusant assez régulièrement mes chansons et cela sans copinage. Alors aller chanter deux chansons pour 200 balles (que je donnerai au musicien qui m'accompagne) ça ne me frustre pas trop. ça reste de la visibilité, et du plaisir aussi. Par contre le principe de gratuité pour le public est une généreuse idée qui me déçoit par rapport aux "cachets" qui sont donnés aux artistes. Une entrée "symbolique" de 5 ou 10 francs resterait sympathique pour le public et ramènerait entre 60000 et 120000 francs et cela permettrait de valoriser le travail des musiciens et chanteurs que nous sommes. Tu peux publier mon nom si tu veux. amicalement. Pascal Rinaldi
Un autre chanteur romand
Sarclo,
En lisant les réponses que tu as reçu, j'ai envie tout d'abord d'appuyer encore l'idée qu'il faudrait vraiment des rencontres régulières entre les acteurs des scènes romandes pour discuter et mettre en place des actions communes. Non pas que rien n'existe preuve en est : http://www.radiomisere.ch/index-f.htm
Mais bien dans l'idée que nous sommes aussi victimes de la cantonalisation que de la mondialisation.
J'aimerais aussi nuancer des propos qui laisseraient croire que l'ensemble des personnels de la radio sont responsables. Et, je ne dis pas cela parce que j'y travaille, mais bien parce que je pense que Gérard Sutter utilise au maximum la marge de manoeuvre qu'on lui laisse, parce que je pense que la mise en place du site : www.mx3.ch doit beaucoup à Samuel V. et Hervé R. de Couleur 3. Bien que ce site ne remplace jamais une diffusion régulière sur les ondes, il a le mérite d'exister. Les personnes précitées font leur maximum en plus de faire leur travail.
La réaction du directeur de la RSR qu'on peut lire dans l'un des témoignages est du même ordre lorsqu'il s'adresse au personnel de la RSR. Personnel auquel il vient d'ailleurs d'annoncer des mesures d'économie (de postes). En clair, c'est bien le rôle du service public financé par la redevance qui est en question ici, c'est une tendance qui englobe et dépasse la question de la diversité culturelle. Cette dernière est comprise à la RSR comme la conservation des folklores auquel la 1ère donne chaque semaine 2h30 de programme (Le Kiosque à Musique).
En ce qui concerne les droits, il y a autant de possibilités que de contractants. Rien n'est figé puisque lorsque vous venez au studio de La Sallaz, la radio est productrice des enregistrements et que vous êtes les ayants droits. Chacun tient une partie du manche et de la lame du couteau. En général, vous donnez le droit de diffuser ce qui ne signifie ni que la radio doive s'abstenir de payer, ni que ce droit soit permanent à moins que ce soit mentionné dans le contrat.
Lors de festivals de l'été, la radio n'obtient pas toujours les droits de diffusion de certains artistes étrangers car ces derniers veulent être payés (!) et de ce que je sais, généralement, la radio refuse (!) en argumentant qu'ils sont déjà payés par les festivals qui les engagent.
Je ne sais pas si cela t'aide beaucoup ou si tu connaissais déjà tout ce qui est contenu dans ce mail. J'espère que je ne t'ai pas saoulé avec mes suppléments un peu interniste sans doute.
Un collaborateur de la RSR
Le débat continue autour de "Label suisse"... Pour donner suite au message de Sarcloret, Gérard Suter, de Radio Paradiso, nous envoie ce texte que nous publions intégralement à sa demande. Si vous souhaitez connaître le début de "l'histoire", c'est un peu plus bas.
Voici le texte:
"Tout doux Sarclo !
Alors comme ça, dans ton nouveau jeu sur Poinch, on ne donne pas les noms ! Moi je ne suis pas d’accord. Alors voila, je suis Gérard Suter, producteur de Radio Paradiso, le magazine musical de RSR La Première, et c’est exclusivement à ce titre là que je souhaite m’exprimer. Donc la croisade est déclarée contre « Label Suisse ». Cet événement a dit–on été inspiré peu ou prou par les grandes soirées Paradiso : les musiques méditerranéennes, celles des gens du voyage. Alors, forcement je ne peux qu’en être solidaire ! Les Schubertiades qui servent de réel modèle à Label Suisse, existent depuis 1978 et n’ont jusqu’ici soulevé rien d’autre qu’un enthousiasme populaire certain. Alors où est le problème ? Voyons tes arguments. Le mandat de service public. Tu soulignes que la RSR a « l’obligation de soutenir la culture et les activités locales ». Notre concession elle, mentionne que nous devons stimuler la création artistique. La «nuance» entre soutien et stimulation est par analogie la même qu’entre production artistique et promotion artistique ! Avec Label Suisse, la RSR promeut les artistes, en aucun cas elle ne les produit puisqu’elle n’en retire aucun bénéfice financier. Tu imagines une radio de service public qui commencerait à produire des artistes et à en retirer des bénéfices ? En revanche, dans le privé ça existe avec certaines chaînes de télévision qui s’associent avec des maisons de disques. Le résultat, c’est TF1 avec « Star Académie » et M6 « A la recherche de la nouvelle star ». Sans commentaire…
L’argent du service public. Il est vrai que les images des textes de tes chansons sont souvent bien jolies. Dans la vraie vie, les images ont des valeurs forcement moins poétiques. Un exemple ? Tu dis « Y’a pas de bières gratos à la fête de la bière ! » Si j’écrivais à la manière de Sarclo je dirais « A la radio, les bières on vous les offre quand vous venez y promouvoir vos chansons !!! ». Les vendeurs de bière vendent leurs bières, c’est aussi naturel que pour toi de vendre tes disques. Label Suisse ne vend rien, je te rappelle que c’est gratuit. En revanche, la RSR engage pas mal de moyens pour mettre en valeur les chanteurs et musiciens d’ici, et le fait dans les meilleures conditions possibles. Alors n’oublions pas que tout ça, on le fait pour vous et votre public. Une belle scène, de beaux décors ça ne se voit pas à la radio ! On vous fait également un son impeccable, tant pour la radio que pour le public. Tu soulignes avec un brin de perfidie que le pupitre du studio 15 a coûté très cher. C’est vrai, mais les techniciens qui s’en servent aujourd’hui réalisent quotidiennement de superbes prises de son pour les musiciens qui passent en direct dans mon émission. Pour mettre en valeur qui ? Sûrement pas les disques du commerce qui n’en ont pas besoin, mais vous les artistes, pour que vous soyez beaux à la radio aussi, et ils réalisent bien autre chose que du « PTT Sound ». Je trouve ces propos pour le moins déplacés en regard de leur talent et de leur engagement. Et je le dis ici en toute connaissance de cause !
L’image du service public. Tes propos ont le mérite d’être clairs quand tu souligne que la RSR a beaucoup à gagner en terme d’image en mettant en valeur les musiciens locaux. Il est vrai que notre bénéfice en terme d’image est appréciable, mais à deux conditions : que les artistes romands soient heureux de participer à Label Suisse parce que c’est avant tout pour eux qu’on y a travaillé, et que la fête soit belle et bien perçue par nos auditeurs. La RSR fournit un effort considérable pour mettre sur pied un événement tel que celui-ci, sans que rien ne nous y oblige. Les réactions que tu as suscitées auront peut-être pour effet pervers de célébrer cette année la seconde édition de Label Suisse et non la deuxième, si tu vois la nuance !
J’ai lu avec attention les réactions suscitées par ton appel au peuple. Je peux admettre et comprendre les remarques des organisateurs de spectacles, mais il ne faut pas qu’ils oublient qu’avant tout nous faisons de la radio, et que cette vitrine, qu’aucun d’entre eux ne pourraient organiser pour d’évidentes questions de rentabilité, constitue une opportunité intéressante : assister à un mini MIDEM helvétique, mais gratuit celui là ! Quant aux remarques des artistes, je dois t’avouer que certaines d’entre elles me laissent un goût un peu amer. J’ai essayé de faire de Radio Paradiso une émission ouverte et bienveillante à leur égard et j’ai du mal à accepter les « questions insipides » posées à un chanteur participant à un Paradiso avec Roland Le Blévenec, bienfaiteur des scènes locales, et deux invités de son festival « Voix de Fêtes » : Amélie-Les-Crayons et Bertrand Belin. Beau Plateau, mais plateau chargé. Le jeune chanteur a été néanmoins au bénéfice de 8 minutes d’antenne et nous avons discuté avec lui de Buhler, de Brassens, de ton pote Renaud. Des sujets insipides quoi ! Cher « p’tit G », lors de ta prochaine venue on parlera peut-être de Kierkegaard ou de Kant.
Je souhaite voir cette lettre publiée intégralement sur le site Poinch, ceci au même titre que n’importe quel autre intervenant à ce forum. Amitiés sincères.