| Nouveau, le crédit chaud et froid.
Le crédit c'est sympa. On a pas assez d'argent alors on en emprunte et
on garde l'espoir que grâce à celui-çi un jour l'herbe sera plus verte.
On se dit qu'on pourra rembourser, la somme et ses intérêts, même s'ils
sont très coûteux.
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Et c'est visiblement ce concept que
notre société capitaliste se plaît à appliquer non seulement sur
l'argent, mais aussi sur toutes les autres dimensions
de notre environnement. On tend à mettre un prix à tout ce qui nous
entoure, à en définir la valeur monétaire pour ensuite calculer,
prévoir et créditer. C'est ainsi que l'on a défini comme une normalité
le fait de consommer de manière pléthorique ce que l'on a pas, pas
encore... C'est le progrès!
Dans le domaine de l'énergie et de l'environnement c'est flagrant. On
en a pas assez, ou plutôt on en veut encore plus. Alors on trouve des
moyens d'en emprunter coûte que coûte pour que progrès se fasse. Mais à
qui emprunte-t-on? A notre planète.
Deux exemples:
1 - Le pétrole.
L'or noir que nos voitures consomment, qui abreuve notre chauffage,
cette essence qui a mis des millions d'années à se créer est en phase
de disparaître par notre sur-consommation. Et à chaque fois qu'on
consomme, on pollue. Et on pense que ce n'est pas grave car on fait des
efforts, et on se dit qu'un jour on changera, que la Terre nous fera
crédit du mal que nous lui faisons maintenant, qu'on paiera un peu
plus, mais qu'on remboursera.
2 - Le nucléaire.
L'énergie nucléaire est une énergie qui ne pollue pas l'air mais qui
crèe des résidus radioactifs qui peuvent tuer et polluer pendant des
millions d'années. C'est un fait. A nouveau on se dit qu'un jour
viendra où on pourra les recycler, les éliminer et que tout sera bien,
on aura remboursé. Pour l'instant on y stocke, à défaut d'autre chose.
Et on considère que dans ces deux cas, la nature nous crédite, qu'elle
veut bien nous prêter et qu'on remboursera. Ce n'est pas grave, ce
progrès tant chéri est notre vache à lait, il nous donnera de quoi
payer les intérêts. Alors plutôt que de trouver des moyens de diminuer
notre sur-consommation occidentale, on se complaît à croire que le
progrès c'est cela, consommer, consommer, consommer.
Et le plus grave est que c'est une minorité qui fait croire à nous
autres que cela est moins cher, que c'est le mieux qu'on peut. Que les
alternatives sont bien trop coûteuses... Mais, si cela pour nous est
discutable, ça ne l'est pas pour nos enfants.
Si on calcule les frais engendrés par les problèmes respiratoires, par
les changements climatiques, par la crasse à nettoyer, ... l'essence
coûterait bien plus que l'énergie solaire. C'est indiscutable, mais
très difficile à estimer. Demandez à un pro-énergie fossile, il dira
que ce ne sont que foutaises, que fantasmes, qu'utopie.
Si on pense au coût de retraitement des déchets nucléaires, du coût de
démantèlement d'une centrale nucléaire, de la recherche à faire, des
cancers induits, des risques pour le futur, ... le nucléaire est bien
plus cher que l'énergie solaire. Demandez à un pro-nucléaire de parler
de cela, il n'en parlera pas, troublera la réponse.
Et tout cela est pourtant clair car quand on parle crédit, c'est qu'il
y a de l'argent. Quand il y a de l'argent, il y a souvent brigands. Des
brigands qui font croire que le pétrole et le nucléaire ne sont pas si
mauvais, et qui grâce au tour de passe-passe qui consiste à oublier le
futur qui n'est pas si lointain, nous font miroiter un progrès
incertain qui nous permettrait de payer toutes nos traites. Et ce sont
eux qui s'engraissent, qui se disent qu'un jour leurs enfants seront
plus riches que les nôtres, et qu'ils s'en sortiront.
Et on oublie aussi que la nature peut-être, n'était pas trop d'accord
de nous faire un crédit. Que pour elle nous sommes de tout petits
morpions, des parasites trop friands dont elle va probablement décider
de se débarrasser. La neige tombe en été, il fait chaud en hiver, les
cancers de la peau, des poumons et des os, les virus pandémiques,
rappelez-vous: le climat et la terre ne sont pas des banquiers.
Il faudrait être con pour ne pas réaliser cela. Si on veut que l'herbe
devienne vraiment plus verte, plutôt que de miser sur un crédit
stupide, il serait temps dès maintenant d'économiser.
ztr