| Opération « Gravia pour la Chine »
J’ai toujours aimé, depuis l’enfance, les rhinocéros, les tigres, les
ours et les éléphants. Ces gros machins sympathiques, qui font un peu
peur. Et puis j’ai appris qu’ils étaient en voie de disparition, à
cause du braconnage. Pourchassés pourquoi ? leurs attributs. Pas
seulement pour un trophée, une tête ornant le mur de la salle à manger
ou une fourrure étalée devant la cheminée (le fantasme de la peau de
tigre devant l’âtre…). Les chasseurs viandards étaient concurrencés par
les braconniers vendeurs. « La poudre de corne de rhinocéros est
vendue à des prix astronomiques, au marché noir, à de riches amateurs
chinois. Cette poudre est réputée pour ses vertus aphrodisiaques dans
la médecine traditionnelle chinoise. ». |
Et j’ai entendu la même chose pour le pénis des tigres asiatiques, les
ailerons de requin, la poudre de défense d’éléphant, les hippocampes,
les holothuries et maintenant pour la bile des ours…
(
www.onevoice-ear.org/campagnes/ours/tues_pour_bile.html).
J’ai appris aussi que la consommation de viande de chien et de
chat est recommandée pour ses vertus aphrodisiaques, surtout quand les
animaux ont souffert après avoir été battus à mort. A cette fin, la
Suisse exporte lucrativement des saint-bernards très recherchés en
Chine.
Alors :
- Les chinois, entre autres - asiatiques, américains ou européens,
mondialisation oblige - sont friands d’aphrodisiaques recommandés par
la médecine et la pharmacopée dite « traditionnelle ». Pour
de sombres raisons, cette « médecine » préconise souvent
l’utilisation de produits rares et chers, notamment issus d’espèces en
voie de disparition ou de procédés barbares de torture animale.
- Ce qui est rare est cher. Ce qui est rare est, dans toutes les
civilisations, paré de toutes les vertus et pouvoirs. La
« magie » s’alimente de cette rareté. La religion et ses
miracles aussi (essayez de trouver en ce moment un véritable morceau de
la croix du Christ, vous verrez.).
- On pourrait en déduire que les Chinois ont des problèmes avec
l’affirmation de leur virilité. Pourquoi les Chinois ? Non et non,
c’est juste un comportement humain : que l’homme qui n’a jamais
connu une panne sexuelle jette la première pierre, que l’homme
vieillissant nostalgique de sa forme juvénile tousse le premier.
- Les médecines « conventionnelles » et
« traditionnelles » sont capables de préconiser des conseils
(ne serait-ce qu’une bonne hygiène de vie, alimentation, activité
physique, etc.), des méthodes et des produits naturels et usuels pour
assurer la longévité et la qualité des « performances »
(quelle horreur, ce mot…) sexuelles des hommes.
- Toutes les cuisines et pharmacopées mondiales contiennent une foule
de produits naturels prétendument aphrodisiaques (vive l’effet
placebo !) qui ne mettent pas en danger l’écosystème planétaire et
ne nécessitent pas de maltraiter les animaux : les asperges, les
huîtres et les œufs crus (Casanova), le ginseng, la noix de cola, la
cannelle, le gingembre, le clou de girofle, la muscade, le persil,
l’origan, la sarriette des montagnes, l’ylang-ylang, la badiane (anis
étoilé), le curry et les piments en général, etc.
Amis Chinois, refusez de participer au trafic des espèces en voie de
disparition lié à votre réputation d’amateurs d’aphrodisiaques !
Amies Chinoises (euh, dans quoi je m’embarque, là…) dites à vos hommes que, que… queue… Et vive la cuisine chinoise !
Invitons un laboratoire à distribuer en Chine des containers emplis de
petites pilules bleues ou roses dont l’effet stimulant est
scientifiquement prouvé ! Quelle opération de marketing ! La
bandaison sans banditisme, l’excitation sans extermination, le
« développement durable » de votre anatomie !
Il y a quelques années, suite aux travaux du biologiste Peter Fong, les
éleveurs britanniques ont administré du Prozac pour stimuler la libido
des moules, huîtres et autres palourdes. Ils ont pu observer que leur
puissance sexuelle en était décuplée.
ojm