| Indépendant, le chemin de croix
J’ai un ami, il est indépendant. Je commence à penser que c’est plutôt indépendant…de sa volonté.
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Ça veut dire qu’il est son propre patron. Ouaaaah. Qu’il gère son
travail comme il le veut. Ouéééééé. Qu’il se sent moins mouton que les
autres. Bêêêêêê. Qu’il fait partie de ces gens qui galvanisent notre
économie locale en favorisant la concurrence et l’initiative.
Oooohhhhh. Mais finalement, tout porte à croire que le système n’aime
pas vraiment cette catégorie de travailleurs solitaires.
Exemples:
- Il nous paye notre chômage, mais il n’y a pas le droit. Sympa hein !
S’il se trouve dans une situation l’obligeant à stopper son activité,
c’est dans l’os, voire ailleurs. Mais bon, au moins il a la conscience
tranquille de pouvoir financer les heures de farniente d’autres
personnes de mon entourage, et ce processus roule tellement bien,
pourquoi en changer ?
- Il peut déduire certaines choses de ses impôts, c’est vrai. Seulement
aujourd’hui, nos chers percepteurs ont décidé de leur rendre la vie
infernale ; depuis 2004, mon ami se retrouve avec de véritables frais
de fonctionnement subitement transformés en frais. Tout court.
Vraiment, c’est un bonheur. Mais il y avait de l’abus, vous comprenez ?
On payait déjà tellement peu d’impôts que j’en étais à me demander «
mais comment font-ils avec si peu d’argent, à l’Etat ? ». Aujourd’hui,
je suis rassuré de constater qu’ils ont trouvé une solution, altruiste
en plus, pour soutirer encore un peu de blé à des nantis. Bravo.
- Je passe l’assurance maternité pour un célibataire qui ne touche
aucune alloc’… A ce propos, il m’avait dit un jour : « Ben tu vois, toi
qui va avoir un p’tit schtroumpf tout bientôt, je préférerais verser
directement l’argent à ta compagne…. » On peut le faire ça ?? J’ai bien
peur que non hein…ça partait pourtant d’un bon sentiment.
Un jour, cet ami s’est déboîté l’épaule. Ça fait mal, il paraît.
Prévoyant, il avait souscrit à une assurance perte de gain. Pas donné
l’assurance…une assurance quoi. Ça lui a permis de pouvoir à peu près
s’en sortir pendant un tout petit moment. Mais ici encore, rien et rien
de rien n’est prévu pour eux…z’ont qu’à être responsables, non mais. Je
peux vous dire qu’il a eu très chaud. Je peux vous dire aussi que
certains, dans des cas similaires, en ont profité pour fermer boutique.
C’est plus pratique de le faire à ce moment-là ; pendant qu’on ne
travaille plus, on a le temps pour déménager le matos à la
décharge. Il reste même du temps pour pleurer après, il paraît.
La feuille d’impôt ? Un régal à remplir ! si faciiiile ! ludiiique ! A
tel point que mon ami a ressenti un besoin incommensurable de partager
ses émotions avec un comptable lequel, en retour, ne partage pas sa
facture. En clair : quand tu es indépendant sans comptable, il vaut
mieux être comptable indépendant, sinon, bonjour le bandit manchot. Je
vous le dis, ils sont très malins aux finances ! On se posait la
question de savoir si certains concepteurs de virus informatiques
n’étaient pas maqués avec des développeurs d’anti-virus. Là, je
m’interroge itou.
Bref, la liste est longue. Pourquoi l’Etat cherche-t-il tant à brider
ces coeurs solitaires ? Dans quel but ? Qu’en retire-t-il ?
L’impression de tenir sous la santiag ceux qui ne sont pas en rang ?
Vouloir prouver que la liberté a un prix ?
J’ai un autre ami, oui j’en ai plusieurs, mais peut-être plus pour très
longtemps, qui s’est remis à être salarié un peu comme quand on se
remet à fumer. Il a craqué. Mais qu’est-ce qu’il se sent mieux
aujourd’hui ! Il n’est pas dit, par contre, que ce soit forcément
meilleur pour sa santé….
A quoi ça rime quand j’entends, lors de l’inscription d’un bambin dans
une crèche : « Aaah vous n’êtes pas indépendant, tant mieux, ça sera
nettement moins compliqué. » ?
Moi je vous le dit. On préfère le silence des moutons au saigneur des impôts.
tvi
Miss Suisse Romande: c'est vraiment un scandale, ou bien!
Depuis que le titre de Miss Suisse Romande est discuté en raison de
possibles fraudes dans l'élection, nos chers médias d'actualité y
remettent une couche des plus belles. Est-ce à croire que ce titre
intéresse vraiment les lecteurs? A nouveau certaines de nos chères
rédactions s'obnubilent tant par leur nombril qu'elles s'y perdent. Chers
confrères, un peu d'éthique que diable: ne croyez-vous pas que d'autres
informations mériteraient plus d'attention? Cette polémique sur Miss
Suisse Romande n'a d'intérêt que dans le pathétique avec lequel les
deux médias co-sponsors s'y intéressent (pour mémo la
TSR (service
public?) et
Le Matin), et surtout le pouvoir médiatique qu'ils ont (on
n'oublie pas, évidemment, le physique des concurrentes). Il est heureusement fort
possible que les publicitaires se lassent d'associer leur image à ce
genre d'infos, et c'est tant mieux.