| Il faut laisser les fesses faire.
Regardons la télé, lisons le journal, promenons-nous dans la rue. Et
hop, des femmes en sous-vêtements, parfois des hommes, parfois nu(es).
Des belles fesses, de superbes seins, des bouches pulpeuses, des
situations chaudes, des positions explicites, des cambrures
provocantes. Aussi des sportifs, des muscles tendus, des peaux
brillantes et lisses. Des coiffures travaillées, des habillages
soignés, sublimés, des regards extraordinaires.
|
C'est bon non? Tous ces corps
arrangés, toute cette chair érotique, toute cette sensualité
dévergondée, c'est agréable cette beauté charnelle. Soyons honnêtes: la
plupart du temps, ce sont de belles images, de beaux corps, des
visages, des regards, des silhouettes qui feraient tourner nos regards
dans la rue, dont notre regard aime à porter sa langueur.
Et pourtant... N'en avez-vous pas raz-le-bol de tout cela, de voir cela
tout le temps? Pour vendre, toujours pour vendre, de superlatif en
superlatif. Des slips, des soutien-gorges, des produits laitiers, des
crêmes amincissantes, des pneus, des voyages, des assurances, ... Des
eaux-minérales et des voitures et des téléphones portables: jamais rien
de gratuit, vantés par des êtres humains affichés, costumés. Tous ces
êtres valorisés, couverts de logos partout, de sites web par dessus,
tous les dix mètres, toutes les pages, toutes les cinq minutes.
Jamais ou presque ne voit-on plus ces êtres simplement pour les
savourer, pour les observer, gratuitement, pour l'esthétisme. Parce que
l'espace vu, coûte cher, c'est de l'espace pub, de l'espace média, qui
n'est que là pour vendre, et rapporter beaucoup.
C'est dommage, car on pourrait n'avoir que les fesses, et l'effet que
celles-ci font, juste pour que l'effet des fesses se fasse. Laissons
les fesses faire.
ztr