| Je m’appelle Alice et je vous emm…
Adolescent, un de mes meilleurs amis s’appelait Ariel. C’est joli,
Ariel, un prénom d’ange… Inévitablement, depuis son enfance, des
crétins et crétines ne manquaient pas de lui lancer des vannes : la
lessive, lave plus blanc, nya nya. Et il ne se privait pas de réagir en
balançant quelques baffes légitimes.
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Depuis cette époque, j’ai toujours été
gêné, voire choqué, par ces marques qui utilisent des prénoms usuels
pour nommer un produit. Quand un artiste utilise un prénom, il y a
inspiration, création, imagination ! « Cécile »,
« Naïma » ou « Michèle », « Christine »
ou « Damien », « Elsa » ou « Justine »…
En pensant à ces œuvres, on peut évoquer des souvenirs, des images, des
émotions. Mais une marque de serviettes hygiéniques…
Alors, quand un nouvel opérateur italien de téléphonie propose son
paquet (adsl + truc + machin+ pas cher+ fait le café) et le nomme
« Alice », je vois rouge. Pourquoi, une bonne fois pour
toute, ne pas interdire l’utilisation des prénoms pour des marques
commerciales ? Pourquoi les organismes chargés du contrôle des
marques ne légifèrent pas sur des critères éthiques concernant
l’utilisation des prénoms ou d’autres termes usuels, quelle que soit la
langue ?
Les exemples sont nombreux : vous les subissez au
quotidien. Déjà, la couleur « Orange » est déposée, des
voitures s’appellent « Picasso » et, comble de perversité
réciproque, des parents appellent leur enfant « Mégane »…
Ma nièce s’appelle Alice. C’est joli, comme prénom, Alice, un prénom de
pays des merveilles… Elle s’appelle Alice et elle emm… tous ceux qui
utilisent son nom pour vendre de la soupe.
ojm